Focus #7 : Magali

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Magali Della vecchia, Responsable de service gestion des déchets et tri sélectif

Portrait de Mme Magali Della Vecchia, Responsable de service Collecte et Tri sélectif

Quel est votre parcours ?
J’ai une maîtrise de Biologie des Populations et des Écosystèmes et un master professionnel Gestion de l’Environnement et valorisation des ressources naturelles spécialisé en ingénierie écologique. J’ai récemment validé le Diplôme Universitaire de Gestion Intégrée des Zones Côtières. J’ai débuté au sein de la Communauté de Communes de Casinca sur un poste technique polyvalent qui m’a permis de me familiariser à la problématique des déchets. Dans ce cadre, notre intercommunalité a été territoire pilote pour la mise en place de la première collecte de piles et de cartouches d’encres sur l’île. Cette collecte a, ensuite, été généralisée par le SYVADEC sur l’ensemble de l’île. J’ai participé également à l’extension des réseaux d’assainissement, à la mise en place des DFCI ou la mise en place d’une signalétique de territoire. Je rédigeais également les cahiers des charges en lien avec les marchés publics. Après la réussite du concours national d’ingénieur territorial en 2011, j’ai saisi l’opportunité de gérer le service de gestion des déchets à la création de la communauté de communes Marana-Golo en 2013.

Quelles sont vos missions ?
Elles consistent à piloter et coordonner toutes les opérations de gestion des déchets ordures ménagères et tri, d’être en lien direct avec les agents du service et nos prestataires privés. J’interviens également sur la définition de la stratégie globale de gestion qui est menée par les élus. De 2013 à 2018, j’ai assuré l’exploitation de la déchetterie intercommunale de Lucciana. Dans ce contexte, maitriser les coûts a été ma principale mission entre partenaires privés et publics et éco-organismes.
Actuellement, nous préparons la mise en place début 2023 qui consistera de la collecte des biodéchets en porte à porte auprès de 7% de la population du territoire. Pour cela, il faut redéfinir les tournées, les plannings de collecte et prévoir le matériel adéquat.

Comment est organisé le service de gestion et de collecte ? Quels sont les principaux défis ?
Le service est composé d’une vingtaine d’agents de collecte. Une première équipe a pour mission de collecter quotidiennement les matières valorisables en bacs d’emballages, verre, papier, carton et biodéchets. Ce sont 2400 tonnes de matières valorisées collectées en 2021.
Une deuxième équipe a pour mission de collecter les dépôts sauvages sur le domaine public. Il est vrai que nous faisons face à des incivilités croissantes de dépôts d’encombrants sur le domaine public alors nous venons en aide aux communes pour les épauler et maintenir une qualité de notre cadre de vie. Les agents collectent en moyenne chaque année 700 tonnes de déchet près des bacs ordures ménagères sans compter l’entreprise privée qui collecte dans les villages. Face à l’augmentation de la collecte des encombrants sur le domaine public, il est impératif de communiquer le bon message afin de lutter contre les abandons et les dépôts illégaux de déchets car ils ont des impacts multiples et directs aussi bien sur la qualité de vie que sur l’environnement. Les communes et intercommunalités manquent de moyens financiers, matériels et donc humains pour venir à bout de cette problématique. Et puis parfois, sur certains points, plus on ramasse et plus les gens jettent. On observe beaucoup de déchets d’entreprises du bâtiment (plâtre, placo, gravats). J’espère que la nouvelle filière de collecte, tri et valorisation des produits et matériaux de construction qui verra le jour courant 2023 apportera de nouvelles réponses aux entreprises. La capacité à fixer des orientations, à organiser le travail et les services en conséquence, la nécessité de contrôler ont toujours constitué des principes fondamentaux dans ma façon de manager. Mais je tiens à signaler que tout ce rouage se fait en équipe sans cloisonnement aux côtés des élus, de la direction, du service des ressources humaines, du service des finances et au sein même de mon service aux côtés de mon chargé de mission Chloé, mon chargé de prévention Fabien, du coordonnateur de collecte Kevin en incluant bien évidement Cathy au standard qui centralise toutes les demandes de nos administrés et des professionnels. Chaque échelon a son importance pour faire circuler et relayer les informations pour in fine traiter au mieux chaque demande entrante. Vous l’aurez compris ce service est spécifique, il fait appel à un bon relationnel entre élus, usagers, financeurs agents, à une rigueur pour organiser un service, à une connaissance des règles de la commande publique, à une maîtrise des enjeux et de l’évolution du cadre réglementaire et technologique.

Les objectifs du service pour les années à venir ?
Aujourd’hui, la contrainte financière qui pèse sur les collectivités territoriales est forte et va s’amplifier dans les prochaines années d’autant plus sur la problématique liée à la gestion des déchets. La Taxe d’enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) ne suffit plus à couvrir les dépenses liées au service (hausse du coût de traitement + TGAP + hausse du carburant). Il faut donc trouver d’autres ressources pour assurer un équilibre budgétaire. A ce titre, nous travaillons sur de nouveaux leviers d’optimisation en faveur d’une réduction de notre production de déchets ménagers car aujourd’hui le coût du traitement des OM est incitatif c’est à dire basé sur la quantité des déchets résiduels produits. Sur le court et moyen terme, l’étude d’optimisation pour l’adaptation et l’optimisation du service public de gestion des déchets permettra de dégager des solutions adaptées de gestion de collecte.
Sur le long terme, je participe donc à l’étude préalable de la mise en place de la tarification incitative qui consistera à faire payer l’usager du service de demain selon les quantités qu’il produit sur le principe pollueur/payeur. Le meilleur déchet est bel et bien celui que l’on ne produit pas !