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Christophe Graziani : » Prendre en compte ces nouveaux cycles climatiques qui raréfient notre ressource en eau. «
Le maire de Bigorno et vice-président de la Communauté de Communes Marana-Golo en charge de la politique de l’eau, se montre particulièrement inquiet face à de nouveaux épisodes de sécheresse. L’urgence écologique, c’est aussi l’eau, sa consommation. La disponibilité de notre ressource n’est plus intarissable. Nous nous en sommes aperçus l’été précédent. Les communes de Rogliano et de Tomino ont dû même se résoudre à l’installation et à l’emploi d’une station de dessalement de l’eau de mer. Christophe Graziani, le maire de Bigorno et vice-président de la Communauté de Communes Marana-Golo veut faire passer un message de sensibilisation : « Il faut changer totalement le mode de consommation de chaque citoyen ! Ce n’est plus aussi simple, on ne peut plus, comme auparavant, laisser le robinet ouvert. Il y a toute une politique à mener pour bien prendre en compte ces nouveaux cycles climatiques qui raréfient notre ressource en eau. La méthode est de revoir, en priorité, la manière de penser de chacune et de chacun. C’est avant tout une démarche individuelle, une démarche citoyenne. »
Au sein de son village, l’impact est moindre en raison d’une désertification rurale toujours aussi avancée : « Nous n’avons plus beaucoup d’habitants. Nous ne sommes plus dans les années 60, y compris pendant la période estivale avec des pics à plus de 200 habitants, la ressource suffit. C’est pour cela qu’il est difficile de faire comprendre dans les villages qu’il faut changer de mode de consommation. Les gens pensent que nous sommes toujours dans l’abondance alors que ce n’est plus le cas. »
A l’échelle du bassin de vie de la Communauté de Communes Marana-Golo, une réflexion a été lancée dernièrement par les conseillers communautaires, celle d’une tarification progressive : « Il n’est pas question de faire perdre du pouvoir d’achat aux habitants de l’intercommunalité mais surtout pour revoir les modes de fonctionnement et de consommation. Les habitants doivent comprendre qu’il faut consommer moins, qu’il faut consommer juste ! Si des marges de manœuvre sont dégagées en termes financiers, ces sommes seront réinvesties directement pour la modernisation de l’ensemble de nos réseaux. Nous sommes sur un taux de rendement des réseaux de l’ordre de 70% sur notre territoire. Nous avons 30% de pertes, c’est aussi sur ce point précis que nous devons agir fortement. Entre les fuites, les piratages, il y a des actions à mener pour veiller à assurer une bonne dynamique en matière de transition écologique sur notre notre bassin de vie. Qui dit marges de manœuvres supplémentaires, dit modernisation des réseaux ! La plupart des villages dispose d’un réseau encore en fibrociment, ce sont des réseaux vétustes qui ont 50 ou 60 ans. »
Selon une première étude, la mise en œuvre d’une tarification progressive ferait apparaître une levée de 400 000 euros supplémentaires sur le territoire : « 400 000 euros qui seraient ainsi réinvestis dans l’économie du territoire. C’est cela la politique ! Il faut investir, moderniser nos réseaux. Les collectivités sont fondées sur ce principe qui est celui d’investir pour améliorer le quotidien et le confort de leurs concitoyens. Une bonne santé financière d’une collectivité se remarque à ces taux d’investissement, à sa capacité à dégager des projets. Il faut investir pour entrer dans une nouvelle ère. »
Ne demande-t-on pas trop d’efforts : « Oui mais c’est une nécessité si on ne veut pas que cela soit encore plus difficile après… Y compris dans d’autres domaines et compétences. Je prends pour exemple le programme d’assainissement qui est grand programme de notre intercommunalité. La réalisation de la nouvelle station d’épuration du lido de la Marana représente un investissement de plus de 6 millions d’euros. De gros efforts ont été faits. Il y a aussi le projet d’une station d’épuration sur Lucciana pour pallier à l’augmentation démographique. Si l’on veut continuer à développer ce territoire, les réseaux doivent suivre et répondre à cette montée en puissance. Pour les villages, il y a la station d’épuration de Bigorno qui est prévue, celle de Campitello où il y a un rattrapage énorme à effectuer, celle de Scolca ou encore la station d’épuration d’Olmo. Nous sommes sur des villages qui ont une cinquantaine d’années de retard. Il faudra opérer ce rattrapage dans des coûts financiers suffisamment raisonnables. Nous avons prévu la réalisation de ces petites unités pour moins de 500 000 euros chacune. »
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