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Un premier atelier pour mettre en place la démocratie participative
Sep 13, 2022

Territoires d’Engagement : Marana-Golo dernier EPCI à intégrer le label national

L’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) accompagne pendant trois ans, les intercommunalités ayant répondu à l’appel à projet «Territoires d’engagement » dont l’ambition est de faire naître une véritable culture de démocratie participative. Seul territoire de l’île retenu au niveau national, la Communauté de Communes de Marana Golo mobilise ses énergies et ses compétences pour faire de la démocratie participative une réalité !

Sous les regards avisés de Norent Saray-Delabar, designer au sein de l’agence Pratico-Pratiques et de Laura Ferrandini, conseil en montage de projets, les élus et les cadres de l’intercommunalité sont rassemblés pour définir les premières pistes pour un meilleur partage et une meilleure compréhension des politiques publiques au sein de la population du bassin de vie. Sensibiliser et informer en premier lieu les élus et les personnels est l’étape charnière du programme « Territoires d’Engagement » mis en œuvre par l’ANCT afin de faire évoluer la démocratie locale avec pour idée majeure que la reconquête de la cohésion sociale passe par la coopération territoriale et l’engagement des citoyens. »

Marana-Golo est la seule intercommunalité de Corse à intégrer ce programme visant à développer les initiatives propres à la société civile (mouvement associatif, bénévolat, entreprises) et aux institutions. Pour Laura Ferrandini : « Nous intervenons avec l’agence Pratico-Pratiques dans le cadre de ce programme conduit par l’ANCT visant à développer l’engagement citoyen pour qu’il devienne la marque de fabrique de ce territoire. Marana-Golo a été le dernier territoire retenu au niveau national. Nous avons organisé une première journée de travail avec les élus et les cadres de l’EPCI afin de balayer les différentes compétences et thématiques gérées au quotidien par l’institution, de mieux appréhender les projets qu’elle met en œuvre et de savoir dans quelle mesure, il est possible de faire intervenir les citoyens et de pouvoir imaginer une participation populaire sur différents sujets… »

L’intercommunalité disposera ainsi d’un accompagnement sur trois ans permettant de concevoir des nouveaux modes de fonctionnement, d’élaborer des gouvernances partagées comme le souligne Norent Saray-Delabar : « On a essayé de cartographier l’ensemble des missions menées par l’intercommunalité. Cette remise à plat des compétences est nécessaire pour déterminer la place du citoyen, de l’habitant et de l’usager. La petite particularité lorsque l’on parle de l’usager est qu’il s’agit de personnes travaillant sur le territoire mais n’y résidant et n’y votant pas. Dans le cadre de la participation, il ne suffit pas d’être simplement sur l’information ou la sensibilisation mais on peut aussi être dans la co-construction, dans de la co-conception de services publics mais aussi dans de la co-gestion, c’est notamment possible dans le cadre de la gestion des déchets. Si l’on regarde à petite échelle, on va réfléchir sur la mise en œuvre d’un service différencié de collecte comme les bio-déchets, on va faire participer le citoyen à la définition des emplacements des points d’apports volontaires ou encore la gestion collective d’un composteur au sein d’un quartier ou d’un lotissement par les habitants. Maintenant c’est à l’intercommunalité de Marana-Golo de déterminer la place accordée à la participation citoyenne dans son projet de territoire. »

Cette participation citoyenne doit ainsi s’élaborer par le biais d’un intense dialogue territorial entre les élus et les cadres pour affiner le dispositif et la méthodologie. Cette idée de concertation passe-t-elle par des référendums locaux, l’organisation de questionnaires et de sondages ? « La question de l’investissement des citoyens dans la vie publique représente un vaste chantier. Il y a des mesures comme les référendums ou encore la mise en place de budgets participatifs qui reposent sur des votations et des questions d’implication directe des citoyens. Tout cela doit se faire sans nullement altérer la représentativité classique des élus pour les votations importantes, pour les prises de position ou pour porter des décisions politiques. L’enjeu est justement de bien décliner les orientations politiques et de bien les distinguer des services publics portés par des techniques de manière à bien les mener sur le terrain avec les habitants. L’enjeu est de relever les dynamiques territoriales déjà à l’œuvre mais aussi de bien définir les spécificités locales. »

Des groupes de travail seront constitués pour parler d’environnement, d’économie, de gestion de l’eau, de patrimoine ou de tourisme pour associer les habitants et leur demander de participer avec les élus à définir le future modèle de vie de leur village ou de leur commune. Avec la démocratie participative, il y a aussi la volonté de pouvoir faire accepter plus facilement la réalisation de projets structurants qui peuvent parfois être soumis à controverse : « Oui, il y a des questions d’acceptation mais aussi d’implication. Si l’on veut un autre exemple comme celui du financement citoyen qui est une sous-catégorie de la participation citoyenne, il permet de bien communiquer sur l’installation de projets comme celui d’un méthaniseur. Cette communication va nous permettre de désamorcer certaines inquiétudes et cela va permettre aussi quelquefois à des habitants de venir s’investir dans un projet porté par politiques publiques en leur donnant une place, soit de gestionnaire, soit de financeur, soit d’actionnaire…» précise Norent Saray-Delebar.

Trois types d’échanges ont donc animé la journée de réflexion : « Nous avons évoqué ces trois types d’action, la première est celle relative à l’information du citoyen, puis celle de la co-conception d’un nouveau service public, d’un guide avec le citoyen et ensuite celle de l’action citoyenne qui va encore plus loin. Sur le programme ANCT, nous devons aussi faire remonter des formats existants de l’engagement citoyen en l’occurrence pour Marana-Golo, il y a déjà des missions très pertinentes comme le nettoyage et l’entretien des sentiers de randonnées, le nettoyage raisonné des plages, l’entretien du patrimoine. A partir des dynamiques existantes, Territoires d’engagement vient en appui pour les consolider, les développer. Il est très important de s’adapter au tissu local, d’avoir des actions qui soient parlantes auprès des citoyens. » conclut Laura Ferrandini.

Cette première phase d’identification de l’existant mais aussi des besoins du territoire s’achèvera l’année prochaine. A partir du diagnostic réalisé, un catalogue d’actions citoyennes sera proposé aux élus intercommunaux. Si cette première étape est réussie, la seconde phase devra concerner la déclinaison des actions de manière opérationnelle.

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