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Entré en 1977 comme conseiller municipal, c’est en 1986 que Bernard Graziani sera élu maire pour la première fois de Campitello, ce beau village de la Custera. En mars dernier, il a souhaité quitter son rôle de premier magistrat afin de transmettre le flambeau à son premier adjoint, José Mazzoni. Il continuera toutefois ses missions auprès la Communauté des Communes jusqu’en 2026.
Vous venez d’être nommé Maire honoraire par le Préfet de la Haute-Corse mais racontez-nous votre première entrée en politique ?
Je suis entré au conseil municipal en 1977 à la demande du maire de l’époque qui était Thomas Ferreri. Son objectif avait été de faire l’union du village car il y avait toujours une rivalité entre « I Suttani » et « I Suprani ». Il y avait toujours des oppositions. Il était temps de mettre fin à ces pratiques. La droite et la gauche s’étaient rassemblées pour l’intérêt du village. Nous étions cinq élus de gauche et il y avait six élus de droite dont le maire de l’époque. Cela avait eu pour résultat d’atténuer les querelles. Le maire m’avait confiée deux missions, la première, comme j’étais professeur d’électrotechnique, a été de gérer et de rénover l’éclairage public et la seconde mission consistait à m’occuper des… ordures ménagères. Après le village de Nocario, Campitello avait été une des premières communes à mettre en place trois incinérateurs (un par hameau) qui furent installés par la CIF de Jean Femenia.
Quelles ont été les plus grandes difficultés dans l’exercice de maire d’une petite commune ?
L’eau et l’assainissement. Nous n’avions aucun employé technique et juste un secrétaire. J’ai toujours effectué moi-même, jusqu’en mars dernier, la comptabilité de la mairie. Comme beaucoup de mes homologues, quand on est maire d’une petite commune, il faut tout faire. J’ai été des plus heureux quand nous avons eu l’opportunité d’intégrer la Communauté de Communes Marana-Golo.
Cela a tout changé ?
Oui, je dois dire que je me suis même fortement engagé pour entrer dans cette intercommunalité car au départ, on voulait nous intégrer avec Ponte-Leccia. Je l’avais indiqué : « Simu fatti per fallà è micca per cullà » et tout était en bas, les services, les commerces, toutes les activités économiques. La majorité des villages de la Custera à l’exception de Volpajola et de Cannavaggia, a suivi le projet de Marana-Golo en 2012-2013. L’histoire nous a donnée raison. Nous avions tout à gagner. D’ailleurs j’ai indiqué au Sous-Préfet de Corte dernièrement que j’étais heureux de ne pas gérer directement l’eau et l’assainissement. Je peux comprendre qu’une commune ayant des employés puisse vouloir garder ces compétences mais des petits villages comme Campitello… Ce n’est pas quelque chose que je regrette. Avant de laisser ces deux compétences à l’intercommunalité, je devais, moi-même, vérifier les captages, déboucher les canalisations, réparer la fuite dans les réseaux, effectuer la chloration… Je ne remercierai jamais assez la Communauté de Communes Marana-Golo qui assure aujourd’hui toute la gestion technique de l’eau et de l’assainissement pour le village. Je l’ai dit au Sous-Préfet, Campitello ne pouvait rêver mieux que de se trouver dans cette intercommunalité. Je tiens d’ailleurs à souligner le soutien apporté par le Président Dominici à l’ensemble des villages de l’intérieur de l’intercommunalité. Il a créé un fonds de concours pour nos petites communes qui se concrétise par une aide financière aussi importante que la dotation quinquennale de la Collectivité de Corse. Il faut le dire ! C’est la seule intercommunalité, à ma connaissance, à mettre en place ce dispositif.
Votre projet de station d’épuration semble d’ailleurs voir le jour ?
C’est un vieux dossier. Nous avions commencé au tout début des années 2000 avec le BET Pozzo di Borgo. Le dossier fut élaboré, la demande de financements avait été faite et le COREPA du PEI nous retourne qu’en raison de l’absence d’un zonage d’assainissement, le projet ne pouvait être subventionné. Nous repartons donc en galère administrative. Nous élaborons le zonage d’assainissement, nous faisons l’étude de pollution pour les eaux parasitaires. En 2013, le dossier est entre les mains de l’intercommunalité mais l’Agence de l’Eau avait fait le choix de financer les grandes infrastructures. Dix ans plus tard, nous avons l’opportunité de le faire car les voyants sont au vert au niveau de l’Etat. En 2024, les travaux pourront démarrer. Il serait temps !
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